16 – ÉCLAIRCISSEMENTS OU COMPLICATIONS

« Monsieur le président. Messieurs,

« C’est au nom de la Société moderne, de la Morale, au nom de l’Équité, que je requiers aujourd’hui contre le prévenu que vous avez amené à cette audience, l’application rigoureuse de la loi. Il faut que la justice se montre, non seulement sévère, mais encore impitoyable. Il est temps de réprimer toutes ces déprédations et d’en finir avec les malfaiteurs que n’arrête aucune interdiction et que n’émeut aucun châtiment. »

Ce prologue achevé, M. Anselme Roche, procureur de la République, jeta un regard circulaire sur l’auditoire nombreux qui l’écoutait.

Ce jour-là, en effet, il y avait foule à l’audience du tribunal correctionnel de Bayonne. Le procès qui se jugeait était cependant loin d’être retentissant et l’accusé, affalé et grotesque, avait peu l’allure d’un dangereux criminel.

Il faisait un temps superbe, mais les Bayonnais préféraient sans doute venir s’enfermer au palais de justice plutôt que d’aller se promener. Toujours est-il que M. Anselme Roche, déversant sur eux des flots d’éloquence, les impressionnait et, plus même, les effrayait quelque peu.

Le prévenu était un voleur de résine. Il avait eu la malencontreuse idée, ce pauvre diable, de s’attaquer, non pas à des propriétés privées, mais à une portion de territoire national. Son délit, de ce fait, prenait les proportions d’un méfait grave.

M. Anselme Roche chargeait l’accusé. Il semblait vraiment prendre plaisir à s’acharner ce jour-là.

Qu’avait-il donc contre le prévenu ?

M. Anselme Roche était d’une humeur massacrante et il se vengeait sur l’inoffensif voleur de résine de ses déboires personnels. Amoureux de Mme Borel, il se trouvait privé de ses nouvelles, et qui plus est, atteint à son endroit d’une jalousie féroce. Ne soupçonnait-il pas le spahi Martial Altarès d’avoir eu avec celle qu’il aimait des relations intimes et suivies ?

Cependant, réveillés par l’arrêt subit du discours de l’orateur, le président et les assesseurs se consultaient du regard. Puis avant de rendre leur jugement, estimant l’heure venue d’aller fumer une cigarette, ils décidèrent de lever l’audience. Anselme Roche, de son côté, se dirigea vers son cabinet de travail. Il y était depuis quelques instants déjà, lorsqu’un huissier se présenta :

— C’est une dame, fit-il d’un air mystérieux, une dame fort élégante, qui demande à parler à M. le procureur.

L’arrivante ne pouvait être que Mme Borel.

— Faites entrer, répondit Anselme Roche, cependant qu’il jetait au loin sa cigarette et que, d’un geste machinal, il arrangeait les plis de sa robe, assez satisfait de se montrer à la femme qu’il aimait dans l’apparat solennel des attributs de sa profession.

Le magistrat préparait déjà un sourire aimable, mais il s’arrêta net, car la personne qui entrait dans son cabinet, brusquement, d’un bond, il ne la connaissait pas. C’était une femme que le procureur n’avait jamais vue.

— Jamais vue ? Si cependant.

Anselme Roche fronça le sourcil. Il n’aimait guère les visites de ce genre, et ceux qui s’y étaient aventurés une fois, étaient accueillis de telle sorte qu’ils ne recommençaient jamais. Anselme Roche, affectant donc son air le plus froid, s’inclina imperceptiblement.

— Vous désirez, Madame ?

— C’est à M. Anselme Roche que j’ai l’honneur de parler ?

Le magistrat pour préciser la nuance, répliqua :

— Vous êtes ici dans le cabinet du procureur général. Que désirez-vous ?

Sans répondre à sa question, la visiteuse déclara :

— Je suis Delphine Fargeaux, j’ai des aveux à vous faire.

— Est-ce grave ?

— Oui.

Le procureur se pencha vers elle :

— Remettez-vous, Madame, je vous en prie.

Mais à ce moment, le tintement grêle d’une sonnerie retentit. L’audience allait reprendre. Anselme Roche n’hésita plus.

— Veuillez m’attendre quelques minutes, Madame, dit-il à Delphine Fargeaux, et je suis à vous.

Le magistrat sortit de son cabinet dont il ferma la porte à clef par précaution. En deux mots, il expliqua au président, qu’une affaire grave l’empêchait de revenir à l’audience, il informa son substitut du rôle qu’il aurait à remplir et, quelques minutes plus tard, Anselme Roche regagnait son bureau.

— Mme Fargeaux, je vous écoute, déclara-t-il, lorsqu’il eut obtenu de la jeune femme qu’elle relevât son voile.

Avec hésitation d’abord, s’enhardissant ensuite, Mme Fargeaux parla.

M. Anselme Roche écoutait avec une satisfaction infinie cette histoire égrillarde qu’il interrompait pour demander des détails.

— Alors, vous étiez d’accord avec les caballeros pour vous faire enlever ?

— Oui, Monsieur.

— Mais pourquoi ?

— Mon Dieu, Monsieur, c’est bien simple : j’étais au rendez-vous de Son Altesse. Je me disais en effet : si mon mari s’aperçoit de quelque chose, je pourrai toujours prétendre et soutenir grâce à l’enlèvement dont j’aurai été victime, que je ne m’étais abandonnée à l’infant d’Espagne que contre mon gré. Comprenez-vous ?

— Oui, jamais un homme n’aurait trouvé cela. Il n’y a décidément que les femmes pour inventer des choses pareilles. Qui se douterait, en voyant une gentille petite personne comme vous, avec une aussi jolie figure, oui, qui se douterait ?

— Si je vous ai raconté tout cela, Monsieur le procureur, c’est afin d’excuser l’acte commis par mon frère, d’atténuer sa responsabilité, de l’innocenter même. Au lieu d’être un vulgaire meurtrier, comme on le croit actuellement, c’est un vengeur d’honneur, c’est un homme de devoir que l’on reconnaîtra en lui.

— Parfaitement, fit le magistrat, votre frère, je l’avais oublié.

— Mon malheureux frère est enfermé depuis quarante-huit heures dans une prison. Je suis venue vous raconter la vérité pour que vous puissiez décider, connaissant désormais les motifs qui ont guidé le bras de mon frère, de le faire remettre en liberté. Je ne doute pas un seul instant que vous ne soyez convaincu de ce que je vous raconte.

— Je vous crois parfaitement et ne demande qu’à vous être agréable, Madame Fargeaux. Malheureusement, il est une chose que je ne puis faire.

— Laquelle, Monsieur ?

— Mettre votre frère en liberté.

— Et pourquoi, Monsieur ?

— Mais, fit Anselme Roche, pour la bonne raison qu’il n’est pas en prison.

— Eh bien, par exemple. C’est fort ! Quand je pense que le malheureux garçon n’a pas eu plutôt tiré que deux agents de la Sûreté lui passaient les menottes et l’entraînaient avec eux. Pauvre Martial ! Il n’a pas regimbé. Il s’est laissé faire. Doux comme un agneau, tant il était atterré de ce qui venait de se passer.

— Votre frère, Martial Altarès, le spahi, n’est pas en prison, ça, j’en suis sûr.

— Monsieur, je suis sûre, moi, du contraire.

Le magistrat eut une hésitation, un scrupule. Certes, on lui communiquait tous les jours la liste des personnes arrêtées, il l’examinait régulièrement, et s’il avait vu figurer le nom de Martial Altarès, il l’aurait certainement reconnu. Néanmoins, le magistrat se demandait si la chose n’était pas passée inaperçue, si quelque employé n’avait pas fait une omission en établissant cette liste, si enfin le militaire n’avait pas cru devoir donner un faux nom aux agents qui l’appréhendaient.

M. Anselme Roche appela son garçon de bureau.

— Faites venir, dit-il, le double du registre d’écrou de la prison.

Puis, en même temps qu’il attendait ce document, M. Anselme Roche interrogeait Delphine Fargeaux :

— Au moment de l’accident, fit-il, votre frère était-il en uniforme ?

— Il est toujours en uniforme.

Anselme Roche songeait :

— C’est de plus en plus extraordinaire. Ça se remarque, un militaire, un spahi surtout.

Le magistrat fronçait les sourcils, sentait naître en lui une sourde colère à l’égard de ses subordonnés. Il pensa :

— Comment se fait-il que personne ne m’ait parlé de cette histoire-là ?

Anselme Roche n’hésita plus. Par le téléphone il se mit en communication avec l’Impérial Hôtel.

C’était M. Hoch lui-même qui répondit au procureur et lui confirma en tous points le récit de la jeune femme, qui aurait tant désiré devenir la maîtresse de l’infant d’Espagne et qui n’avait pu y réussir.

Pendant dix bonnes minutes, Anselme Roche compulsa le livre d’écrou de la prison qu’on lui avait apporté, téléphona de droite et de gauche, interrogea le Parquet, le commissariat de police de Bayonne et de Biarritz, se livra à toutes sortes d’enquêtes, mais sans succès. Ou plutôt si, il acquit la conviction que jamais, au grand jamais, la police de la région n’avait arrêté de spahi à l’Impérial Hôtel de Biarritz.

Mme Fargeaux, comme lui, était convaincue maintenant que son frère n’était pas détenu. Mais Martial Altarès avait été emmené quand même les menottes aux mains.

— C’était pourtant, cria-t-elle, des agents de la Sûreté !

— Ou soi-disant tels, Madame.

— Ah Monsieur, s’écria-t-elle, vous m’ouvrez des horizons et maintenant, par ce que vous venez de me dire, j’imagine des choses que je voudrais n’être pas vraies, tant je les redoute, tant je les crains.

— Quoi, Madame, que savez-vous ? parlez !

— C’est très délicat, commença Mme Fargeaux, il s’agit d’une personne qui me touche de près, de très près. Il s’agit de mon mari pour vous dire tout le fond de ma pensée. Puisqu’il semble prouvé que mon frère a été emmené par des gens qui ne sont pas de la police, et que par suite on doit considérer comme étant des agresseurs, je suis convaincue qu’il s’agit là d’un coup de mon époux, de Timoléon Fargeaux.

Le procureur, abasourdi, n’avait pas le temps de demander des explications à la jeune femme. Celle-ci, s’animant peu à peu, parlait avec une volubilité extrême, accusait terriblement le compagnon de son existence :

— Tenez, Monsieur le procureur, il se passe des choses extraordinaires dans notre propriété. On entend des bruits étranges dans la campagne. La nuit, on voit des lueurs sinistres sillonner le ciel, deux ou trois fois j’en ai fait la remarque à mon mari. Il s’est contenté de ricaner. J’en ai conclu que c’était un imbécile, et je me demande maintenant s’il ne cache pas son jeu et s’il n’est pas un malfaiteur.

Deux heures durant, Mme Fargeaux parla sans discontinuer, racontant sa vie au procureur général, et il faut croire qu’elle avait communiqué des choses graves, car, à peine était-elle partie, que Roche enlevant sa toge, sonnait son garçon de bureau.

— Je m’absente, lui déclara-t-il, toutefois je vous laisse mon adresse, dans le cas où l’on aurait besoin de moi.

Et d’une main fébrile, Anselme Roche traça sur un carton, ces mots :

Le procureur général est au château de Garros, qu’il ne quittera que pour revenir à son domicile, ou au tribunal.

***

Pendant ce temps, Juve jouissait de la considération du personnel de l’Impérial Hôtel.

Pour jouer son rôle au sérieux et aussi parce qu’il éprouvait le besoin de se reposer, le policier s’était installé dans cette chambre depuis le commencement de la journée. Vers six heures du soir, le policier arpentait son appartement, aux dimensions fort exiguës, avec une fébrile impatience. Encore qu’il eût de fortes préoccupations, Juve était satisfait des heures passées et entrevoyait avec sérénité les heures à venir. Il avait, au cours de l’après-midi, rédigé un rapport circonstancié et expliqué tout au long par suite de quelles ingénieuses constatations il en était arrivé à établir que les vestiges humains découverts dans la maison du crime ne provenaient et ne pouvaient provenir que de l’infortunée Fleur-de-Rogue, la maîtresse du Bedeau.

Ce rapport, destiné à M. Havard, était un chef-d’œuvre de précision scientifique et de clarté. Juve se frottait les mains :

— Voilà, déclara-t-il qui en bouchera un coin à Fandor.

Le policier se réjouissait aussi à l’idée que dans quelques instants il allait revoir cet excellent ami, ce vaillant compagnon d’infortune. Qu’était devenu Fandor depuis une quinzaine de jours ?

Juve avait télégraphié deux ou trois fois et n’avait pas reçu de réponse. Il en avait été presque inquiet jusqu’au moment où il avait reçu de Paris un télégramme de Fandor lui annonçant non seulement qu’il existait toujours, mais qu’il arrivait par un prochain train. C’est ce train-là dont Juve attendait l’arrivée, c’est pour cela qu’il restait à l’hôtel où Fandor, sitôt hors du wagon, devait le rejoindre.

Juve, indépendamment du plaisir qu’il allait éprouver à revoir son ami, était aussi très satisfait de pouvoir causer avec lui de l’affaire de la Maison Borel.

Il y avait un point à élucider, sur lequel Fandor serait évidemment pour Juve de précieux conseil. Il s’agissait de savoir ce qu’était devenue Hélène depuis le moment où elle avait quitté Fleur-de-Rogue. Car le policier savait désormais, par des renseignements recueillis à la Sûreté, que la fille de Fantômas était venue de Paris à Rion-des-Landes avec la pierreuse.

Évidemment, Hélène n’avait pas cru devoir faire connaître ses faits et gestes à Juve, pour lequel elle n’éprouvait qu’une médiocre sympathie. Mais il était bien certain que Fandor devait être renseigné sur les pérégrinations de la fille de Fantômas.

Juve allait donc savoir. Il avait cru un moment que la victime du spahi n’était autre qu’Hélène. Le portrait que lui en avait fait l’interne de l’hôpital lui faisait changer d’opinion, néanmoins le policier aurait bien voulu retrouver cette femme, et en tout cas, il se promettait d’aller dès le lendemain voir Anselme Roche, pour obtenir l’autorisation de communiquer avec le spahi.

Juve en était là de ses réflexions, lorsqu’on frappa à sa porte.

— Entrez.

C’était M. Hoch. Juve, désormais, était du dernier bien avec le gérant de l’hôtel, dont il avait gagné les bonnes grâces en lui offrant un cigare après le déjeuner et en lui disant sa profession.

M. Hoch nourrissait une admiration respectueuse et sans bornes à l’égard de toutes les autorités. Plus particulièrement, il tenait en haute estime la police en général et spécialement les services de la Sûreté.

— Si je n’étais pas hôtelier, avait-il dit à Juve, je serais inspecteur de police.

M. Hoch venait se renseigner auprès de son client :

— Peut-être pourrez-vous me donner une explication ?

— De quoi s’agit-il ? fit Juve.

— Voici : il y a quarante-huit heures, lorsque ce soldat d’Afrique a tiré sur la jeune femme, deux agents se sont précipités. L’un d’eux était l’agent de l’infant d’Espagne, et l’autre appartenait à la police de Biarritz. Du moins c’est ce que je croyais. Or, il n’y a pas cinq minutes, M. le procureur général Anselme Roche m’a fait l’honneur de me téléphoner pour me demander si cette arrestation avait bien eu lieu dans mon hôtel.

« Oui, Monsieur le procureur général », lui ai-je répondu, et alors, à son tour, M. Anselme Roche m’a déclaré : « C’est très étonnant, parce que ce spahi qui a été arrêté il y a quarante-huit heures n’a pas encore été conduit au poste, et encore moins à la prison ». Monsieur Juve, qu’est-ce que vous pensez de tout cela ?

À la vérité, Juve n’en pensait rien, et se sentait assez perplexe. Que signifiait tout ça ?

M. Hoch attendait une réponse qui d’après lui ne devait pas tarder à venir. Cet Allemand respectueux croyait à l’infaillibilité et se disait que du moment que Juve était inspecteur de la Sûreté, il devait posséder la clef de l’énigme qui le préoccupait. Si Juve ne répondait pas, c’en était fait de sa réputation auprès de M. Hoch. Mais Juve n’eut pas à courir ce risque. On frappait à la porte de la chambre. Quelqu’un entrait. C’était le courrier de l’Impérial, Narcisse Lapeyrade, l’infortuné mari. Il voulait à toute force voir le patron.

— Ah Monsieur Hoch ! s’écria-t-il, quelle chose épouvantable…

Il s’arrêtait, hésitant à continuer en présence d’un tiers. Mais M. Hoch lui dit :

— Parlez, Narcisse ! Monsieur n’est pas de trop. De quoi s’agit-il ?

— D’un accident, Monsieur, d’un terrible accident. L’express…

— L’express de Paris ?

— L’express de Paris, oui, Monsieur.

— Racontez ! Vite !

— Voilà, Messieurs, ce que j’ai entendu dire à la gare : l’express de Paris, au moment où il traversait les Landes, a été arrêté par un incendie. On a fait descendre les voyageurs qui ont marché à côté du train. On ne les avait pas laissés dans les wagons, pour le cas où la voie, minée par en dessous, se serait effondrée. Seulement, au lieu de remonter, les voyageurs sont restés là, parce que le train est reparti sans les attendre.

— Il est reparti tout seul ?

— Oui et non, expliqua Narcisse. C’est-à-dire qu’on a fait un coup : le chauffeur et le mécanicien ont été retrouvés asphyxiés sous des tas de charbon, dans le tender. Ce n’est donc pas eux qui ont pu faire partir le train.

— Mais qui a pu faire tout cela ? et dans quel but ? demanda M. Hoch.

— Le vol, patron, poursuivit Narcisse. Tous les bagages des voyageurs ont été fouillés de fond en comble. Les bijoux, l’argent, les objets de valeur, tout a disparu.

Juve était pâle. C’était en effet par ce train que Fandor devait arriver. Il demanda :

— Pas d’accident de personnes, à part ces deux malheureux ?

— Je ne crois pas. Monsieur, on ne me l’a pas dit.

— Mais enfin, poursuivit Juve, et le train, qu’est-ce qu’il est devenu ?

— Oh, c’est bien simple. Après avoir parcouru cinq ou six kilomètres, il s’est arrêté près de Dax. On l’a trouvé immobile, freins bloqués. Il n’y avait pas d’autre accident à redouter ni de télescopage, car le block-system fonctionnait.

— Mais… fit Juve.

Le policier allait interroger encore, il s’arrêta. Une troisième personne entrait dans sa chambre, cette fois c’était un télégraphiste.

— Monsieur Juve ? demanda-t-il.

— C’est moi, donne, petit, fit le policier prenant la dépêche.

— Évidemment, pensait Juve, c’est Fandor qui me télégraphie. Non, ce n’est pas lui, c’est Anselme Roche.

Juve murmura, comme frappé de stupeur :

— Le spahi est retrouvé. Mais…

— Mais quoi ?

— Mais je n’ai plus un instant à perdre. Monsieur Hoch, faites préparer ma note, je vous prie, pendant ce temps-là, que quelqu’un aille me chercher une voiture automobile.